vendredi 25 juillet 2014

L'OL se raccroche à sa machine à former


Chaque saison, une pléiade de "baby gones" pointent le bout de leur nez sur les pelouses de ligue 1, grattent un peu de temps de jeu par ci ou par là, puis des places de titulaires et deviennent des joueurs plutôt confirmés au niveau national et parfois au niveau européen, selon les cas. L’OL est une véritable machine à former depuis plusieurs années et tient à peu près la route en ce moment même, grâce à ses jeunes. 

Comment ne pas associer la réussite de la formation lyonnaise à son incontournable boss, Jean-Michel Aulas
En 1987, Aulas reprend un club qui végète en Ligue 2 (Division 2 à l’époque) et sans grandes ambitions. Il arrive avec deux grands axes de travail.
Le premier étant de bâtir une formation d’élite pour bénéficier de joueurs de qualité à moindre frais. Pour cela, il prend astucieusement le père Lacombe sous son aile afin de ne pas choisir les mauvais chemins dans le monde du football, qu’il connaît finalement assez peu à ses débuts. JMA entame donc une véritable stratégie de recrutement de très jeunes joueurs dans un large périmètre autour de Lyon, qu’il étendra très vite à un niveau national (voir aussi en Afrique) après avoir gagner en crédibilité. En effet, de nombreux observateurs sont embauchés afin de superviser, scruter et noter les jeunes pousses qui tripotent le ballon chaque week-end dans leur club de province. Un énorme réseau se cimente telle une gigantesque toile d’araignée et l’OL ramasse les meilleures petits joyaux à l’état brut qu’il va ensuite parfaire et polir dans son centre, avec là aussi de nombreux investissements sur la qualité et la quantité de techniciens lyonnais. Le cycle à commencé avec les José Broissart, Gérard Drevet ou encore Alain Thiry et se perpétue en se transmettant le flambeau avec plus récemment les Rémy Garde ou Stéphane Roche, tous anciens joueurs lyonnais. L’amour et le goût pour la formation font partie intégrante du club, c’est désormais gravé dans son identité.


Consécration en 2012, le centre de formation de l’Olympique Lyonnais est devenu au fil des saisons la seconde meilleure production de joueurs professionnels, juste derrière la “Masia” du grand FC Barcelone. L’investissement “temps” est énorme mais les résultats sont au rendez vous et ce n’est pas Rémi Garde, l’ex coach lyonnais, qui dira le contraire : "C’est un travail de très longue haleine qui fait partie de l’ADN et de la culture du club. La récompense arrive aujourd’hui mais s’est construite sur la durée avec des gens compétents, fidèles qui ont donné toute leur vie professionnelle pour créer ça. Aujourd’hui, on en récolte les fruits."
Cette politique n’est pas la plus parfaite du monde et présente aussi des failles puisque nos amis lyonnais dégageront Antoine Griezmann comme un mal propre à  l’âge de 14 ans. Ce dernier leur rendra la pareille en ligue des champions en claquant un magnifique ciseau à Lopes, avec le club qui a cru en lui, la Real Sociedad. Le droit à l’erreur est permis.

Pour le pur plaisir des anti-lyonnais, extrait vidéo ci dessous :



En contre partie, force est de constater que la liste des joueurs professionnels encore en activité est assez impressionnante :
Balmont (LOSC), Faussurier (Sochaux), Gassama et Reale (Lorient), Riou (Nantes), Bréchet (Bordeaux), Clerc, Clément et Cohade (Saint Etienne), Mounier (Montpellier), Tie-Bi et Blanc (ETG), Kolodziejczak et Pied (Nice), Martial (Monaco), Lopes, Gorgelin, Defourny, Frick, Zeffane, Sarr, Ngouma, Umtiti, Grenier, Malbranque, Ferri, Gonalons, Pléa, Bahlouli, Ghezzal, Fékir, Labidi, Lacazette, Benzia (OL), Berthod (Sarpsborg, Norvège), Ben Arfa (Newcastle), Rémy (Liverpool), Novillo (Mons, Belgique), Escudé (Besiktas), Courtois (LA Galaxy, USA), Tafer (Lausanne, Suisse), Salamand (Thoune, Suisse), Belfodil (Inter de Milan) et quelques oublis.


Enfin quelques anciens avec des carrières plus ou moins réussies : Kanouté, N’Gotty, S. Roche, Garde, Maurice, Giuly, Govou, Fiorèse (sic !), ...



Le second axe de travail d’Aulas était de recruter malin au meilleur rapport qualité prix possible puis de revendre au meilleur moment les éléments les plus brillants. La grande force de l’OL aura été de faire cohabiter formation et recrutement subtil pendant 7 longues saisons où le club rhodanien enfilait les titres de champion de France comme des perles.
Le modèle économique du club fonctionnait à merveille, en excédent à chaque bilan. Mais Aulas veut plus, veut aller plus haut et enfin passer un cap en ligue des champions. Alors, il recrute à prix d’or des joueurs qu’il refourguera en enregistrant des pertes magistrales. On pense notamment à Lisandro acheté 26 millions d’euros à Porto et revendu à Al-Gharafa pour 7 M€, à Bastos payé 21M€ et bradé à Al Ain Club pour 4M€, A. Cissokho arraché à Porto pour 16M€ et revendu pour 5M€ à Valence ou encore à Bafé Gomis arrivé de l’ennemi juré pour 16M€ qui s’est engagé avec Swensea librement cet été. Plus de 60M€ de pertes sèches uniquement sur ces quatre exemples, un gouffre!
Et encore, sans comptabiliser l’énorme flop concernant le fiston Gourcuff “génialement” soufflé aux girondins pour la très rondelette somme de 26M€. Vous connaissez la suite des histoires de Yoann, fils à papa Christian, dans le Rhône : salaire mirobolant, blessure, reprise, blessure, reprise, blessure, reprise, blessure, etc, etc. Les dirigeants bordelais, Triaud en tête, doivent encore se targuer d’avoir réussi la plus grosse arnaque du siècle en matière de transfert en ligue 1, devant un bon verre de rouge bien sur.
Le recrutement dit “malin” tombe donc à l’eau, Aulas ruine le club avec sa folie des grandeurs et l’OL tente d’exister et/ou de résister. La branche qui le maintien encore en vie pour ne pas tomber dans le creux du fossé, c’est bien celle de la formation. 

Aujourd’hui, le problème se pose autrement : recruter subtilement  et former des “baby gones” ne suffit plus car le PSG et Monaco ont les caisses qui dégueulent de dollars grâce à leurs investisseurs respectifs et dominent les débats avec leur palette de stars respectives.
La place est donc faite pour les jeunes de l’OL en qui Hubert croit fortement, mais pour reconquérir des titres (sauf coupes en chocolat), il faudra (re)remplir les caisses en continuant de peaufiner ce somptueux outil de formation que l’OL s’est créé.

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